Les femmes et le sport (+ devoir en classe)
Pour plusieurs, dans l’histoire, le sport a été l’affaire des hommes. Faux. On retrouve plusieurs femmes pratiquant des sports de l’Antiquité à nos jours. Des lutteuses aux nageuses en passant par les coureuses. Seulement voilà, au 19e siècle, le sport devient presque exclusivement masculin. Les femmes, de leur côté, sont marginalisées, sinon exclues. Par: Laurent Turcot, professeur en histoire à l'Université du Québec à Trois-Rivières, Canada
Pourquoi les femmes sont moins engagées que les hommes dans la pratique sportive?
Quelques idées de développement...
Le niveau d'engagement des femmes dans la pratique sportive est généralement moins élevé que celui des hommes. Selon une étude EUROSTAT pour l'année 2017, en Europe, 57% des hommes ont signalé avoir pratiqué une activité physique régulière, contre seulement 46% des femmes.
Plusieurs raisons peuvent être mentionnées pour expliquer un tel déséquilibre. D'abord, la perception du sport reste souvent très stéréotypée et liée aux hommes. En effet, le football ou les sports collectifs télévisés avec nombre de licenciés restent des sports véritablement masculins, et l’image des athlètes véhiculée est peu en faveur des femmes.
Par ailleurs, la place des femmes dans la vie sociale reste peu valorisante : les discriminations à l'emploi, les poses sexistes dans les médias et les stéréotypes culturels en sont le plus clair reflet. Toutes ces perceptions viennent s’additionner à la pression des maternités, pour lesquelles l’organisation des temps de jeu pour le sport reste coûteuse en temps et en énergie. On peut évoquer aussi le nombre de divorces et celui des femmes qui élèvent seules leur enfant...
Enfin, à cela s'ajoutent des barrières plus matérielles : l’accès aux salles de sport, les vêtements féminins adaptés et les matériels pour certaines disciplines (comme le vélo) sont plus limités que ceux proposés aux hommes.
Lecture du documentaire « Toutes musclées » sur Arte.
https://www.youtube.com/watch?v=rdDJUn55Z3M&t=840s
Je vous laisse les idées que j’ai relevé tout au long du film tandis qu’on le regardait.
Historiquement : femme = séduction
Le pouvoir de séduction est maintenu par les hommes à propos de la femme, même si la femme fait du sport.
Sport : préparation à la guerre
De Coubertin s’intéresse au sport après la défaite de 1870 avec l’idée de renforcer l’humain, de le rendre plus fort plus résistant.
Le sport est un bastion de la masculinité.
Féminisation du sport sous conditions
Des organisations féministes apparaissent, elles sont non mixtes. En 1921, création de la fédé sportive féminine ;
Les hommes réintègrent les femmes dans le sport mais à leurs conditions (actions, tenues...)
En 1928 le record du monde féminin affole le monde du sport qui décide de préserver les femmes (« ce n’est pas beau à voir »), le 800m est interdit, il ne réapparait qu’en 1960, 1984 pour le marathon, me lancer de marteau en 1987, 2011 pour le saut à ski...
Oui au sport féminin mais s’il exacerbe la féminité
On relève un ensemble de résistances masculines vis-à-vis des normes esthétiques : il faut « performer la féminité ».
Au banc des accusés : les sports de force qui remettent en question la fragilité de la femme et on valorise les pratiques d’entretien.
La femme et le muscle, propriété masculine
La femme musclée jette le trouble dans le genre dans l’histoire des représentations patriarcales
La femme se présente sous des aspects contre-intuitifs et non plus fragiles
On est soumis à un effet de comparaison hommes femmes au niveau des muscles.
Les contrôles de féminité
Dès les années 60 il y a des contrôles de sexe, avec des tests de force.
Qu’est-ce que doit être une femme ? Quelqu’un de moins musclé moins robuste...
Contrôle de féminité ensuite
C’est une manière de contrôler les corps
Quand une femme est musclée elle sort des critères normatifs de la féminité occidentale, et génère une ambiance de suspicion sur le corps
Les sportives jouent alors une hyper féminisation pour rester féminine et jolie
« Quand vous avez expérimenté le terrain, vous construisez de la force de la puissance un sentiment de liberté... »
Le corps appartient à la femme, il lui appartient : il est utile, il fait plus que d’être jolie
Sexualisation des corps
On a une sexualisation des activités qui est historique : il a des activités à conquérir pour la femme (prise de risque, force, etc.)
L’éducation des filles
« Lancer comme une fille » : de Iris Marion Young, 1977. Les garçons lancent différemment que les filles en impliquant leur corps, et non les filles. C’est le signe d’une socialisation des filles avec une forme d’interdit de l’action et de la projection dans le monde.
On entoure l’enfant en lui limitant son action dans le monde, dans l’espace et les risques, on retient les filles : tu vas te faire mal, tu vas salir ta robe. On définit son rôle très tôt dans la société par l’éducation
Le féminisme ignore le sport
Les mouvements féministes ne se sont pas intéressés au sport alors que c’est un espace de socialisation important.
Arrivée de la forme
Pour les femmes, la liberté de faire du sport ressemble aussi à une aliénation qui les enjoignent à être plus minces, plus en forme etc.
Années 80 : importation de pratiques de Californie ou on fait du sport une mise en forme
On éloigne les femmes de la sédentarité c’est émancipateur mais c’est une activité qui répond à l’injonction de prendre soin de son corps
Re-sexualisation du corps
On travaille les abdos et les fessiers: c’est une sexualisation du corps encore
Les femmes investissent peu à peu de travail mais on les maintient dans la féminité et on les maintient dans une sexualité toujours disponible
Elles même "jouent" souvent le jeu de ce maintient (aliénation) et volonté de conformité pour nepas être en marge
Sport comme aliénation
Le sport devient aussi un vecteur d’aliénation : il n’est plus seulement émancipateur
Paradoxalement les femmes éprouvent deux modalités de l’aliénation (poids des traditions) et d e l’émancipation (vecteur de liberté)
Les réseaux sociaux actuellement tournent sur le fait de se libérer des dictats
Qu’est-ce qu’il reste à conquérir ? Ou sont les modèles des sportives pour les filles qui voudraient faire des sports un peu plus masculins ?
L’habit sportif et la réduction du tissu
La question de la réduction du tissu sur les habits sportifs féminins. Pose aussi les questions et intéressent particulièrement les hommes qui définissent les interdictions et les obligation (voir la tenue des volleyeuses)
Le voyeurisme masculin a toujours été présent dans le sport
A partir des années 60 il y a un changement on passe de rien à tout
Libéralisme : le sexuel fait vendre.
Le régime économique et marketing dicte sa loi pour faire vendre c’est le côté sexuel qui est mis en avant
La sexualisation de la tenue des femmes est établie par les hommes à tous les niveaux
Le vêtement ne s’adapte pas à la performance mais au regard masculin qui regarde
Il y a une volonté d’érotiser le corps des femmes
Les institutions ont été faites pour les hommes
La performance sportive des femmes ne suffit pas pour les médias, il faut un truc en plus : le vêtement
Au tennis il y a deux règlements à respecter : la performance et la tradition vestimentaire (voir le problème de Serena williams avec sa combinaison interdite à Rolland Garros)
Un sport féminin oublié ou dévalorisé
On parle plus des entraineurs pour les sportives plus que les hommes. C’est une mise sous tutelle masculine
En Europe les médias ne consacrent que 15% du temps aux femmes par rapport aux hommes
Les exploits sportifs féminins peuvent aider les femmes à trouver le financement de leur activité.
L’injonction à la féminité est pensée par le patriarcat et la médiatisation, les sponsors
La maternité doit être associée aussi à la compétition et au sport
Le milieu sportif est très discipliné et très violent ou on peut se faire mettre sur la touche
Les rémunérations hommes femmes sont toujours différentes, c’est une revendication importante aujourd’hui.
A développer en recherchant des appuis scientifiques et des études pour développer une réflexion argumentée et actuelle.
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Travail lié:
Visionnage du documentaire « Toutes musclées » sur Arte. Faites-le attentivement, vous pouvez le regarder avec vos parents et en discuter.
Voici le lien:
https://www.youtube.com/watch?v=rdDJUn55Z3M&t=840s
Je vous laisse les idées que j’ai relevé tout au long du film tandis qu’on le regardait. Vous pouvez voir le documentaire et restituant les idées que j'ai noté et en ajoutant des aspects qui vous semblent importants.
Au cours prochain, on va faire des exercices d'écriture à partir de ces idées sur des questions qui seront posées en cours (à partir des thèmes que j'ai identifié) et où il faudra rédiger 5 à 10 lignes comme réponse dans un temps imparti. En plusieurs fois....
Le film est très intelligemment fait...
Ex de travail:
ex:
Etude de document:
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DISSERTATION ET ETUDE DE DOCUMENTS (semestre2 BAC BLANC)
Vous réaliserez en 3h30 les sujets de dissertation et d’étude de documents.
Dissertation en spécialité Éducation Physique et Sportive (EPS) en terminale sur le thème des femmes et la pratique sportive :
"XXX sujet non communiqué"
Ce sujet invite à examiner les divers aspects liés à la participation des femmes à la pratique sportive. Il suggère d'explorer les motivations, les défis et les obstacles auxquels les femmes sont confrontées lorsqu'elles s'engagent dans des activités sportives. Il encourage également à analyser les implications sociales, culturelles et personnelles de la pratique sportive féminine, en mettant l'accent sur les notions d'émancipation, de stéréotypes et d'inégalités de genre.
Voici quelques axes de réflexion possibles pour aborder ce sujet de dissertation :
1. Les bénéfices de la pratique sportive pour les femmes : Quels sont les avantages physiques, psychologiques et sociaux associés à la participation des femmes à des activités sportives ? Comment la pratique sportive peut-elle contribuer à l'estime de soi, à la confiance en soi et à la santé des femmes ?
2. Les stéréotypes de genre dans le sport : Quels sont les stéréotypes et les préjugés qui pèsent sur les femmes dans le domaine sportif ? Comment ces stéréotypes influencent-ils la participation des femmes au sport et leur perception de leurs capacités athlétiques ? Quelles stratégies peuvent être mises en place pour combattre ces stéréotypes ?
3. Les inégalités de genre dans le sport : Quels sont les obstacles structurels et institutionnels qui limitent la pratique sportive des femmes ? Comment se manifestent les disparités entre les opportunités offertes aux hommes et aux femmes dans le domaine sportif (accès aux infrastructures, financement, médiatisation, etc.) ?
4. L'émancipation par le sport : Dans quelle mesure la pratique sportive peut-elle contribuer à l'émancipation des femmes ? Comment le sport peut-il favoriser l'autonomie, l'empowerment et la lutte contre les discriminations de genre ? Quelles initiatives ou politiques peuvent être mises en place pour encourager la participation et l'épanouissement des femmes dans le sport ?
N'oubliez pas de structurer votre dissertation en introduisant clairement le sujet, en développant des arguments cohérents et en concluant de manière récapitulative. Bonne rédaction !
A. Sujet étude de document :
XXX sujet non communiqué
1) En vous appuyant sur les documents proposés, sur vos connaissances, l’analyse de votre expérience personnelle et de vos observations, proposez des pistes de compréhension du phénomène, de son évolution et des perspectives à venir qui vous apparaissent souhaitables.
2) Quelle est responsabilité possible, directe ou indirecte, des femmes et des hommes dans le fait de véhiculer encore aujourd’hui cette image vestimentaire dominante ? Pourquoi d’après vous ?
3) Comment lutter contre ce phénomène ? Quelles mesures (relatives au droit, à la règlementation et à la gestion du monde sportif) pensez-vous qu’il soit souhaitable de prendre pour rendre plus égalitaire, de la part des hommes et des femmes, la perception du corps sportif, quel qu’il soit ?
image A : Les équipes norvégiennes masculine et féminine posent côte à côte, les hommes portant des shorts et des débardeurs longs, les femmes portant des petits bikinis.
"Ensemble, nous continuerons à nous battre pour changer les règles en matière de vêtements, afin que les joueurs puissent jouer en portant les vêtements avec lesquels ils sont à l'aise."
Telle est la déclaration de la Fédération norvégienne de handball (NHF), après que l'équipe féminine de handball de plage du pays a été condamnée à une amende de 1 500 euros. Leur faute ? Elles ont refusé de porter des bikinis lors des championnats d'Europe.
Mais l'amende a suscité une vive réaction.
De nombreuses personnes ont posé la question de savoir pourquoi les femmes ne pourraient pas faire de même, si les équipes masculines de handball de plage pouvaient porter des débardeurs et des shorts longs et amples, qui descendent jusqu'aux cuisses.
"La chose la plus importante est d'avoir un équipement avec lequel les athlètes sont à l'aise", a fait valoir le chef de la Fédération norvégienne de handball, Kåre Geir Lio, qui a non seulement soutenu les femmes, mais a accepté aussi que la fédération paie l'amende.
Le président de la fédération norvégienne de volley-ball, Eirik Sordahl, a déclaré : "En 2021, cela ne devrait même pas être un problème."
Et le ministre de la Culture et des Sports du pays, Abid Raja, a tweeté : "C'est complètement ridicule - un changement d'attitude est nécessaire dans le monde international macho et conservateur du sport."
Depuis de nombreuses années, les joueuses se plaignent de cette différence dans les sports de plage et affirment qu'elles trouvent le bikini à la fois déshonorant et peu pratique.
"Chaque sport a besoin de règles. Mais lorsqu'il existe un ensemble de règles réservées aux femmes, il y a un problème", explique Renata Mendonca, journaliste sportive à la BBC.
"C'est du sexisme à l'état pur. Malheureusement, le sexisme est fréquent dans le sport, et c'est ce qui, en grande partie, pousse tant de brillantes athlètes à abandonner leur discipline", explique à la BBC Tova Leigh, créatrice de contenus numériques et ancienne avocate.
Image B : En 2018, en France, il a été notifié à Serena Williams que sa combinaison post-grossesse ne serait pas autorisée dans les compétitions futures.
La grande dame du tennis américain Serena Williams a dédié sa tenue de Roland-Garros 2018 à "toutes les mamans qui ont eu une grossesse difficile" lorsqu'elle a repris l'activité sportive, après un congé maternité.
La 23e championne du Grand Chelem a déclaré que son "catsuit" lui donnait l'impression d'être une "reine du Wakanda", en référence au film Black Panther.
On lui a dit que cette tenue ne serait plus autorisée, le président de la Fédération française de tennis, Bernard Giudicelli, ayant déclaré à Tennis magazine : "Je crois que nous sommes parfois allés trop loin. Il faut respecter le jeu et le lieu."
Williams a déclaré que le costume l'a aidée à faire face à la question des caillots sanguins, qui, selon elle, ont failli lui coûter la vie lorsqu'elle donnait naissance.
Mais elle dit avoir parlé à Giudicelli à l'époque, insistant sur le fait que la décision n'était "pas une grosse affaire", et que si "certaines décisions sont prises pour des raisons de santé, alors il n'y a pas de raison qu'on ne se soit pas mis d'accord sur ça".
Image C : La gymnaste allemande Sarah Voss a décidé de rompre avec la tradition et de porter un body complet pour les championnats européens de gymnastique artistique en avril 2021.
Elle n'est pas allée à l'encontre des règles, mais elle a défié les conventions.
Jusque-là, les seules femmes et filles qui avaient couvert leurs jambes lors de compétitions internationales de gymnastique l'avaient fait pour des raisons religieuses.
Sarah Voss a déclaré à la BBC qu'elle voulait être un "modèle pour les jeunes gymnastes qui ne se sentent pas en sécurité dans toutes les situations", et qu'elle espérait que d'autres suivraient son exemple. Même si elle estime que les autres ne devraient pas avoir à le faire s'ils ne le voulaient pas.
"Si elles se sentent en sécurité, elles peuvent porter un justaucorps normal si elles le souhaitent... Pour moi, cela ne signifie pas que je devrai porter un long justaucorps à l'avenir, à chaque fois. Cela dépend de ce que je ressens et de la façon dont j'aimerais me produire."
Voss a également bénéficié du soutien des autorités sportives de son pays, ainsi que de celui de deux coéquipières qui ont rejoint son initiative.
La fédération allemande les a félicitées pour avoir pris position contre "la sexualisation dans la gymnastique".
Eléments utiles qui peuvent servir à développer une argumentation en dissertation et étude de document BAC BLANC.
Thèmes centraux
1. Qu’est-ce que la féminité ?
La féminité fait référence aux caractéristiques, aux comportements et aux rôles associés aux femmes dans une société donnée. Cela peut inclure des aspects tels que l'empathie, la douceur, la sensibilité émotionnelle, ainsi que des attentes sociales liées à l'apparence physique et à la maternité. Cependant, il est important de noter que la féminité est une construction sociale et peut varier d'une culture à l'autre.
2. Qu’est-ce que le genre ?
Le genre fait référence aux rôles, aux comportements, aux activités et aux attributs socialement construits et culturellement attribués aux hommes et aux femmes. Contrairement au sexe biologique, qui est déterminé par des caractéristiques physiques, le genre est une construction sociale et peut varier selon les sociétés et les cultures. Le genre englobe un large éventail d'identités, y compris homme, femme, non-binaire et d'autres identités de genre.
3. Qu’est-ce qu'une évolution ?
Une évolution peut avoir plusieurs significations selon le contexte. Dans un contexte biologique, l'évolution se réfère aux changements génétiques dans les populations d'organismes vivants au fil du temps. Dans un contexte plus général, une évolution peut se référer à un processus de changement, de développement ou de transformation progressif au fil du temps. Cela peut s'appliquer à divers domaines, tels que l'évolution sociale, technologique ou culturelle.
4. Qu’est-ce que la sexualisation de la société ?
La sexualisation de la société se réfère à un phénomène par lequel la sexualité est omniprésente dans les médias, la publicité, la culture populaire et d'autres aspects de la vie quotidienne. Cela peut se manifester par une focalisation excessive sur l'apparence physique, une objectification sexuelle des individus, des stéréotypes de genre sexualisés et une pression sociale pour se conformer à des normes sexuelles étroites. La sexualisation de la société peut avoir des implications négatives sur l'estime de soi, la santé mentale et les relations interpersonnelles.
5. Pourquoi parle-t-on d'image du corps ?
L'image du corps fait référence à la perception subjective que l'on a de son propre corps, ainsi qu'à l'évaluation et à la satisfaction de cette perception. Dans de nombreuses sociétés, il existe des normes et des idéaux de beauté qui influencent la façon dont les individus perçoivent leur corps. Les médias, la publicité et la pression sociale jouent souvent un rôle important dans la formation de l'image du corps en promouvant des idéaux de beauté inatteignables. Une image du corps négative peut entraîner des problèmes d'estime de soi, des troubles de l'alimentation et d'autres problèmes de santé mentale.
6. En quoi l’image du corps influe-t-elle les comportements ?
Une image négative du corps peut avoir un impact significatif sur les comportements des individus. Cela peut entraîner une insatisfaction corporelle, une faible estime de soi, des comportements de retrait social, des troubles de l'alimentation, des comportements d'évitement des activités physiques et d'autres problèmes de santé mentale. Les idéaux de beauté irréalistes promus par les médias peuvent créer des pressions pour atteindre ces normes, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale des individus.
7. Qu’est-ce que la virilité ?
La virilité fait référence aux caractéristiques, aux comportements et aux rôles socialement attribués aux hommes dans une société donnée. Cela peut inclure des traits tels que la force physique, la compétitivité, l'indépendance émotionnelle et le contrôle. Cependant, il est important de noter que la virilité est une construction sociale et peut varier d'une culture à l'autre. Les attentes liées à la virilité peuvent également avoir des conséquences négatives, telles que la pression pour cacher les émotions et la perpétuation de comportements toxiques.
8. Qu’est-ce que le machisme ?
Le machisme est une idéologie ou une attitude qui promeut la supériorité des hommes sur les femmes et qui justifie et perpétue les inégalités de genre. Le machisme peut se manifester à travers des comportements sexistes, des discriminations, des violences physiques ou verbales envers les femmes, ainsi que par des stéréotypes de genre préjudiciables. Il est important de noter que le machisme n'est pas représentatif de tous les hommes, mais il est néanmoins une réalité dans de nombreuses sociétés et constitue un obstacle à l'égalité des genres.
9. Pourquoi parle-t-on de libération de la femme ?
10. En quoi les hommes sont-ils contraints dans notre société ?
Bien que les hommes bénéficient de certains privilèges dans de nombreux domaines, ils peuvent également être contraints par les normes et les attentes de genre qui leur sont imposées par la société. Les hommes peuvent ressentir une pression pour être forts, stoïques, compétitifs et indépendants émotionnellement. Les attentes liées à la virilité peuvent également restreindre leur liberté d'expression émotionnelle et leur capacité à se conformer à des rôles non conventionnels. En outre, les hommes peuvent être victimes de stéréotypes de genre préjudiciables qui peuvent les empêcher de rechercher de l'aide en cas de besoin ou de s'engager dans des intérêts et des activités considérées comme "non masculines".
Dans le domaine sportif, plusieurs mesures ont été mises en place pour promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes :
1. Égalité des opportunités : Des efforts sont déployés pour offrir des opportunités égales aux femmes et aux hommes dans la participation aux sports. Cela comprend l'organisation de compétitions, de ligues et de programmes de développement spécifiquement conçus pour les femmes.
2. Parité dans les instances dirigeantes : Des initiatives ont été lancées pour augmenter la représentation des femmes dans les postes de direction et de prise de décision dans les organisations sportives. Des quotas ont été mis en place dans certains pays pour garantir une représentation équilibrée des sexes dans les comités et les conseils.
3. Sensibilisation et éducation : Des campagnes de sensibilisation sont menées pour promouvoir l'égalité entre les sexes dans le sport. Cela comprend la lutte contre les stéréotypes de genre, la promotion de modèles féminins dans le sport et la création de programmes d'éducation visant à éliminer les discriminations et les préjugés.
4. Égalité des récompenses et des salaires : Des efforts sont déployés pour garantir l'égalité des récompenses et des salaires entre les hommes et les femmes dans le sport. Cela comprend l'alignement des primes, des bourses et des salaires pour les performances sportives équivalentes, quel que soit le genre.
Dans le domaine social, de nombreuses mesures ont également été prises pour promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes :
1. Législation et politiques : Les gouvernements ont adopté des lois et des politiques visant à promouvoir l'égalité des sexes. Cela peut inclure des lois sur l'égalité des salaires, la lutte contre la discrimination sexuelle et la violence basée sur le genre, ainsi que des politiques de congé parental et de quotas de représentation.
2. Éducation et sensibilisation : Des programmes d'éducation et de sensibilisation sont mis en place pour promouvoir l'égalité des sexes dès le plus jeune âge. Cela peut inclure des initiatives dans les écoles pour lutter contre les stéréotypes de genre, enseigner le respect mutuel et promouvoir l'égalité des chances.
3. Promotion de la parité : Des mesures sont prises pour encourager la parité entre les hommes et les femmes dans les sphères professionnelles, politiques et économiques. Cela peut inclure des quotas de représentation, des initiatives de mentorat et de leadership féminin, ainsi que des programmes de promotion de carrière pour les femmes.
4. Lutte contre la violence basée sur le genre : Des efforts sont déployés pour lutter contre la violence domestique, les agressions sexuelles et d'autres formes de violence basée sur le genre. Cela comprend la mise en place de services de soutien aux victimes, la sensibilisation du public et l'application rigoureuse des lois sur la violence sexiste.
Ces mesures visent toutes à réduire les disparités entre les sexes et à promouvoir une société plus égalitaire. Cependant, il est important de noter qu'il reste encore beaucoup de travail à faire pour atteindre une véritable égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines de la vie sociale.
Être une femme au XXIe siècle peut varier selon les contextes culturels, sociaux et individuels. Cependant, certaines tendances générales peuvent être observées :
1. L'autonomie et l'émancipation : Les femmes ont aujourd'hui plus d'opportunités d'éducation, de carrière et de prise de décision que par le passé. Elles peuvent choisir de poursuivre leurs ambitions professionnelles, d'exprimer leur créativité et d'occuper des rôles de leadership dans divers domaines.
2. La lutte pour l'égalité des sexes : Les femmes continuent de lutter pour l'égalité des droits et des opportunités dans de nombreux domaines, tels que l'accès à l'éducation, à l'emploi équitable, à la représentation politique et à la lutte contre la discrimination et la violence basées sur le genre.
3. La diversité des identités et des choix : Les femmes ont la possibilité d'exprimer et d'explorer une plus grande diversité d'identités de genre et de choix de vie. Cela comprend les femmes cisgenres, les femmes transgenres, les femmes non-binaires et d'autres identités de genre.
La société peut exercer diverses pressions sur les femmes, influençant leur comportement, leurs choix et leur estime de soi. Certaines de ces pressions comprennent :
1. Les stéréotypes de genre : Les femmes peuvent faire face à des attentes et des stéréotypes sociaux qui les limitent dans leurs rôles et leurs comportements. Par exemple, l'idée selon laquelle les femmes devraient être maternelles, douces ou se conformer à des normes de beauté étroites.
2. Les normes de beauté irréalistes : Les médias et la publicité promeuvent souvent des idéaux de beauté inatteignables, ce qui peut exercer une pression sur les femmes pour qu'elles se conforment à ces normes.
3. La double charge de travail : Les femmes sont souvent confrontées à une pression pour concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale, ce qui peut entraîner une surcharge de responsabilités et un stress accru.
Dans le domaine sportif, les femmes peuvent également faire face à des pressions spécifiques :
1. Les attentes liées à la performance : Les femmes peuvent être confrontées à des attentes plus élevées en matière de performance physique et de résultats dans le sport. Cela peut être lié à des stéréotypes de genre selon lesquels les hommes sont supposés être plus forts ou plus compétitifs que les femmes.
2. La sexualisation et l'objectification : Les femmes sportives peuvent être sexualisées et objectifiées dans les médias et l'industrie du sport, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur image de soi et leur traitement par les autres.
Il est important de noter que les femmes peuvent également contribuer à la pression qu'elles subissent. Cela peut se produire de différentes manières, telles que :
1. L'internalisation des normes et des attentes de genre : Les femmes peuvent intérioriser les normes et les attentes sociales qui leur sont imposées, ce qui peut les pousser à se conformer à des rôles et des comportements spécifiques.
2. La perpétuation des normes de genre : Les femmes, tout comme les hommes, peuvent participer à la perpétuation des normes de genre préjudiciables en reproduisant des stéréotypes, des jugements ou des comportements discriminatoires envers d'autres femmes ou elles-mêmes.
Il est important de reconnaître que la pression exercée sur les femmes est multifactorielle et qu'elle est le résultat de dynamiques sociales complexes. La responsabilité de la pression subie par les femmes ne doit pas être placée uniquement sur les femmes elles-mêmes, mais plutôt sur la société dans son ensemble pour remettre en question et changer les normes et les attentes restrictives.
Le regard masculin sur les femmes dans le sport a connu une évolution au fil du temps, bien que des variations subsistent en fonction des individus et des contextes culturels. Dans le passé, le regard masculin sur les femmes dans le sport était souvent marqué par des stéréotypes et des préjugés, qui limitaient la participation des femmes et minimisaient leurs performances. Les femmes étaient souvent perçues comme moins athlétiques, moins compétitives, ou leur participation était réduite à des rôles esthétiques ou de divertissement.
Cependant, au cours des dernières décennies, le regard masculin sur les femmes dans le sport a évolué de manière significative. Voici quelques évolutions notables :
1. Reconnaissance des performances : Les performances des femmes dans le sport sont de plus en plus reconnues et appréciées. Les femmes athlètes ont repoussé les limites des capacités physiques féminines et ont démontré une excellence et une compétitivité égales à celles des hommes. Cela a contribué à une reconnaissance croissante des réalisations sportives des femmes.
2. Respect et admiration : Le regard masculin sur les femmes dans le sport a évolué vers un respect et une admiration plus importants pour leurs
compétences et leurs accomplissements. Les hommes reconnaissent de plus en plus la valeur et le mérite des femmes athlètes, et expriment souvent leur soutien et leur admiration envers elles.
3. Augmentation de la visibilité médiatique : Les femmes athlètes bénéficient aujourd'hui d'une plus grande visibilité médiatique, ce qui contribue à changer le regard masculin sur leur participation dans le sport. Les retransmissions télévisées, les médias sociaux et d'autres plateformes médiatiques mettent en avant les performances et les histoires des femmes athlètes, ce qui aide à briser les stéréotypes et à promouvoir une image plus diversifiée du sport féminin.
Cependant, il convient de noter qu'il subsiste encore des défis et des inégalités persistantes dans le regard masculin sur les femmes dans le sport. Par exemple :
1. Critères esthétiques et sexualisation : Certaines femmes athlètes font toujours l'objet de commentaires sexistes, de jugements sur leur apparence physique et de sexualisation. Des attentes irréalistes en matière de beauté et de féminité peuvent être imposées aux femmes dans le sport, ce qui peut nuire à leur estime de soi et à leur perception par les autres.
2. Inégalités médiatiques : Bien que la visibilité médiatique des femmes dans le sport ait augmenté, il existe encore des disparités par rapport à la couverture médiatique accordée aux hommes. Les femmes athlètes peuvent faire face à une sous-représentation ou à une moindre attention médiatique, ce qui limite leur visibilité et leur reconnaissance.
3. Préjugés et stéréotypes persistants : Malgré les progrès réalisés, certains préjugés et stéréotypes de genre subsistent dans le regard masculin sur les femmes dans le sport. Cela peut se manifester par des doutes sur leurs capacités physiques, des jugements sur leur compétitivité ou des attentes limitantes basées sur des conceptions traditionnelles des rôles de genre.
Il est donc important de continuer à promouvoir une vision inclusive et respectueuse des femmes dans le sport, en encourageant la participation, la reconnaissance et la valorisation des femmes athlètes à tous les niveaux.
Fin des éléments utiles au devoir bac blanc.
Questions à développer en cours en 5 à 10 lignes.
Objectif:
être capable de comprendre un argumentaire, s'ouvrir à des idées différentes et mal médiatisées, exploitées un argumentaire dans une réponse d'écrit en la reformulant pour soi, prélever des éléments d'argumentation intéressants afin de construire une réponse et enfin appliquer un protocole de réponse.
Protocole de réponse: définir les termes de la question, rappeler à quoi cela "renvoie", dessiner les axes de la réflexion, présenter deux ou trois arguments en les illustrant, conclure en synthétisant la réflexion et en bouclant avec une phrase de perspectives.
L'idée est d'appliquer la logique de la dissertation à la réponse à une question.
Qu’est-ce que l’on entend par « pouvoir de séduction » chez une femme ?
Quel est projet de de Coubertin derrière l’idée de reconstituer les JO ?
Parlez des résistances masculines vis-à-vis des normes esthétiques de la féminité.
Le muscle est-il finalement une propriété masculine ?
Pourquoi pensez-vous que les femmes cherchent à faire du sport ?
Parlez de l’expérience de « lancer comme une fille » ?
Est-ce que la liberté de faire du sport ressemble à une aliénation ?
Libéralisme : le sexuel fait apparemment vendre. Expliquez...
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Les femmes et le sport
A lire: Les femmes dans le sport, sa place dans les instances.
file:///Users/franck/Downloads/sportfeminin2022-dp-pdf-1703.pdf
Place des femmes dans le sport
La pratique sportive féminine diffère encore sensiblement de la pratique masculine, qu’il s’agisse des disciplines choisies, de l’intensité des activités, des lieux de pratique ou encore de l’engagement dans la compétition. Les femmes sont également largement sous-représentées dans les instances dirigeantes, aux postes d’encadrement technique, de fonction d’arbitrage ou de juge.
Dans ce contexte, le ministère des sports poursuit l’objectif d’une plus grande égalité entre les femmes et les hommes dans le sport, que ce soit dans l’accès aux pratiques sportives, aux métiers du sport, aux responsabilités ou à la médiatisation du sport. Il est également engagé dans la lutte contre toutes les formes de discriminations dans le sport, y compris le sexisme et les violences faites aux femmes.
Promouvoir la place des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport
La féminisation des instances dirigeantes
La loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a permis de considérablement faire progresser la féminisation des instances dirigeantes des fédérations sportives agréées, en introduisant une évolution vers la parité dans les modalités de désignation des représentants. Elle garantit ainsi un minimum de représentation de 25 % pour les deux sexes, et impose la parité à toutes les fédérations ayant déjà atteint ce quota. À ce jour, sur les 110 fédérations sportives, seules 8 ne se sont pas mises en conformité avec la loi.
La Conférence permanente du sport féminin
Installée le 5 septembre 2017 par les ministres chargées des sports et de l’égalité entre les femmes et les hommes, la Conférence permanente du sport féminin (CPSF) contribue à une meilleure connaissance de la place du public féminin dans les pratiques sportives. Elle vise aussi à améliorer l’accompagnement des femmes vers l’accession à des postes à responsabilité, une meilleure structuration et une professionnalisation du sport féminin.
La CPSF a tenu sa deuxième réunion plénière le lundi 28 janvier 2019 au ministère des Sports. Ce temps d’échange a permis aux différents membres de la CPSF de faire le bilan des travaux conduits et de présenter leurs préconisations, notamment en faveur de la médiatisation du sport féminin.
En savoir plus sur la Conférence permanente du sport féminin
Le Label Égalité et lutte contre les discriminations pour les Grands événements sportifs internationaux
Dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques, organisés à Paris en 2024, et dans le cadre du plan Héritage de l’État annoncé en 2019 par le Premier ministre, le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, en collaboration avec le ministère des Sports, a souhaité l’élaboration d’un label visant à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et à lutter contre les discriminations dans les grands événements sportifs.
Les Jeux de Paris 2024, qui seront les plus inclusifs de l’histoire olympique, constitueront le premier évènement d’ampleur internationale à s’engager dans ce processus de labellisation. Le label permettra de fournir un outil méthodologique clé en main, utilisable par les organisateurs de grands événements sportifs internationaux se déroulant sur le territoire national.
Faire progresser la médiatisation du sport féminin
La médiatisation du sport féminin progresse lentement : elle représente entre 16 % et 20 % du volume horaire de diffusion de retransmissions sportives en 2018, contre 14 % en 2014 et 7 % en 2012.
Pour améliorer la visibilité et l’image des sportives dans les médias, afin de donner à voir de nouveaux modèles, promouvoir des disciplines sportives peu pratiquées chez les femmes, développer de nouvelles pratiques et combattre des représentations stéréotypées, la loi du 4 août 2014 renforce les pouvoirs du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en matière d’égalité, dans l’objectif d’une plus large diffusion des événements sportifs féminins.
L’opération Sport Féminin Toujours
Première mesure concrète proposée par la Conférence permanente du sport féminin, l’opération Sport Féminin Toujours, portée par le CSA en partenariat avec le ministère des Sports et le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances est depuis 2018 le rendez-vous annuel pour donner un nouvel élan à la médiatisation du sport féminin.
Temps de sensibilisation impliquant tous les médias, qu’ils soient audiovisuels, radiophoniques, relevant de la presse écrite ou encore du numérique, du niveau national ou local, l’objectif poursuivi est d’améliorer la visibilité et l’image des filles et des femmes dans le sport. L’opération Sport Féminin Toujours s’est déroulé pour la quatrième année consécutive en janvier 2021.
En savoir plus sur l’opération
Prévenir et lutter contre les violences sexuelles dans le sport
Dans un contexte de libération de la parole, le ministère des Sports a lancé le 21 février 2020 une première convention sur la prévention des violences sexuelles dans le champ du sport. L’objectif de cette journée : donner une suite pérenne à cette libération, au-delà de la prise de conscience qu’elle a pu susciter au sein du mouvement sportif.
La deuxième convention sur la prévention des violences sexuelles dans le champ du sport, qui s’est tenue le 2 avril 2021 et qui a réuni plusieurs membres du gouvernement, a permis de rendre compte des actions réalisées, parmi lesquelles :
Un autre regard sur les femmes et le sport.
1. Propos liminaires
2. Un peu d’histoire
3. Des constats
4. Des avancées importantes
4.1. Sur le plan national
4.2. Une réelle prise en compte de la pratique sportives des femmes : la conférence permanente du sport féminin
4.3. Sur plan européen
5. Le pôle ressource national (PRN) « sport, éducation, mixités, citoyenneté »
6. La place du sport féminin dans les politiques sportives locales
7. Eléments de réflexion
1. Propos liminaires
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer des activités physiques et sportives. Cependant, même si elle augmente, la pratique féminine licenciée reste nettement en retrait par rapport à celle des hommes.
Le développement de nouveaux freins culturels, (par exemple d'ordre communautaire), dans les quartiers sensibles entraîne une lente exclusion des jeunes filles dans les quartiers sensibles. Le sport féminin diffère encore sensiblement du sport masculin, qu'il s'agisse des disciplines choisies, de l'intensité des activités au cours de la vie, des lieux de pratiques ou encore de l'engagement dans la compétition.
Pour autant, le ministère des sports mène une politique volontariste pour développer la pratique féminine et pour favoriser l’accès des femmes aux postes à responsabilités dans les institutions sportives.
2. Un peu d’histoire
Les femmes ont toujours pu pratiquer un sport, à toutes les époques. Aussi les femmes étaient-elles libres de participer à n'importe quelle compétition durant l'Antiquité, à la seule condition de ne pas prendre part aux exercices masculins.
A partir du XIXe siècle, la reconnaissance des femmes dans le sport n'est plus acquise. Les autorités sportives et politiques développent une hostilité croissante à l'encontre de la gente féminine et déclarent l'interdiction de certains sports aux femmes pour de fallacieuses raisons médicales : corps trop fragile, dangers liés aux pratiques trop brutales, santé trop frêle... Les vraies raisons de ces interdictions dérivent en fait des mœurs conservatrices qui exigent qu'une femme ne se donne pas en spectacle.
"Que les jeunes filles fassent du sport entre elles, dans un terrain rigoureusement clos, inaccessible au public : oui d'accord. Mais qu'elles se donnent en spectacle, à certains jours de fêtes, où sera convié le public, qu'elles osent même courir après un ballon dans une prairie qui n'est pas entourée de murs épais, voilà qui est intolérable !", avait ainsi déclaré Henri Desgranges, créateur du Tour de France et journaliste français du début du XXe siècle.
C'est avec les Jeux Olympiques de 1900 que les femmes ont pu effectuer un timide retour compétitif : quelques sportives parviennent à se faire une place auprès des médias. C'est le cas de Suzanne Lenglen dans les années 1920, joueuse de tennis française dont la réputation n'est plus à faire.
Aujourd'hui encore, les femmes sportives n’ont pas le même type de notoriété médiatique Il aura fallu attendre l'engouement soudain pour la Coupe du monde 2011 de football féminin pour que les sports dits masculins commencent à s'ouvrir, un peu, aux femmes.
Et pour que l'on prenne conscience le foot au féminin existe officiellement depuis 1971, officieusement depuis 1919 déjà...
3. Des constats
Parmi les femmes de 15 ans ou plus, deux sur trois pratiquent au moins une activité physique et sportive contre quatre hommes sur cinq1 Le sport féminin diffère encore sensiblement du sport masculin, qu’il s’agisse des disciplines choisies, de l’intensité des activités au cours de la vie, des lieux de pratiques ou encore de l’engagement dans la compétition.
Au 31 décembre 2009, 37 % des sportifs de haut niveau inscrits sur les listes ministérielles sont des femmes2.
L’accès des femmes aux postes à responsabilité(s) reste difficile et ce plus on progresse dans la hiérarchie. Ce constat de la sous-représentation féminine aux postes de responsabilité élective est également observé en matière d’encadrement technique.
A titre de simples illustrations, au 31 décembre 2009 :
15,5% des conseiller(e)s techniques régionaux (CTR),
18,3% des conseiller(e)s techniques nationaux (CTN),
11,1% des entraîneurs nationaux (ales) (EN)
5% des directeurs techniques nationaux (DTN) sont des femmes.
Enfin, l’accès des femmes aux formations et aux métiers du sport reste encore insuffisant.
En 2008 :
23% des titulaires du Brevet d’Etat d’Educateur (trice) Sportif (ve) 1er degré (BEES 1)
17% des titulaires du Brevet d’Etat d’Educateur (trice) Sportif (ve) 2e degré (BEES 2) étaient des femmes.
Au cours des vingt dernières années notamment, le CIO, en coopération avec les Fédérations Internationales de sport concernées (FI) et les comités d’organisation des Jeux Olympiques (COJO), a tout fait pour que le programme olympique féminin soit étoffé. La décision prise par le CIO de s’assurer que tous les sports demandant à être admis au programme olympique comportent des épreuves féminines est venue renforcer cette tendance.
Par ailleurs, en 1981, à l’initiative de l’ancien président Juan Antonio Samaranch, qui souhaitait que des femmes soient cooptées membres du CIO, l’organisation a commencé à œuvrer en faveur de la présence des femmes à des postes de direction dans le sport. À l’heure actuelle, sur les 107 membres actifs que compte le CIO, 24 sont des femmes.
La Charte olympique a été amendée afin de contenir, pour la première fois de son histoire, une référence explicite à la nécessité d’œuvrer dans ce domaine : "Le rôle du CIO est d'encourager et soutenir la promotion des femmes dans le sport, à tous les niveaux et dans toutes les structures, dans le but de mettre en œuvre le principe de l'égalité entre hommes et femmes3"
Si, en France, les femmes sont de plus en plus nombreuses à être licenciées d'une fédération sportive, la féminisation du sport ne se retrouve pas forcément dans la pratique de haut niveau.
En France, elles sont 2 400 aux côtés de leurs 4 600 homologues masculins. C'est 2 % de plus qu'il y a dix ans. Lentement, les femmes investissent le sport de haut niveau, tel qu'il est défini par le ministère des sports.
Un sportif de haut niveau n'est pas obligatoirement un sportif professionnel. Il le devient à partir du moment où il est rémunéré pour la pratique de son sport (avec un salaire que lui verse son club ou la fédération, des sponsors...). Les hommes ont beaucoup plus souvent le statut de joueurs professionnels que les femmes. Et quand elles accèdent à ce statut, les inégalités de salaire persistent.
En France, les 103 footballeuses professionnelles touchent en moyenne 3500 euros brut par mois, hors primes. Ce qui est peu comparé aux 1 100 joueurs professionnels de Ligue 1 et Ligue 2, et leur 12 000 euros de salaire en moyenne – selon les derniers chiffres de la Ligue de football professionnelle. En volley-ball, les écarts sont moins importants. Actuellement les 115 volleyeuses qui jouent comme professionnelles à temps plein touchent en moyenne 2 500 euros par mois, là où leurs collègues masculins perçoivent 3000 euros.
Le rugby fait ici office de sport à part. Aucune joueuse de haut niveau n'a le statut de professionnelle. Mais la Fédération française de rugby tente de faire bouger les lignes. L'année dernière, pour la première fois en rugby à 7, 16 joueuses ont signé un contrat semi-professionnel. Une sorte de temps partiel permettant aussi aux sportives de se prévoir des temps de formation professionnelle. Officiellement la fédération ne communique pas sur le montant du salaire, mais selon nos informations, il avoisinerait les 1 000 euros mensuel.
Favoriser l’égalité des sexes et accroître la participation des femmes dans et par le sport est l’une des principales missions du Comité International Olympique (CIO). Au fil des années, la présence des femmes sur la scène olympique n'a cessé de croître grâce à l’action soutenue du CIO menée en coopération avec les Fédérations Internationales. Avec l'adoption en décembre 2014 de l'Agenda olympique 2020, la feuille de route stratégique pour l'avenir du Mouvement olympique, le CIO a réaffirmé sa volonté de travailler avec les FI, les CNO ainsi que diverses organisations nationales, régionales et internationales afin de multiplier les possibilités offertes aux femmes et aux jeunes filles dans le sport et d'atteindre l'objectif de 50 % de concurrentes aux Jeux Olympiques.
Les membres de la commission femme et sport du CIO œuvrent tout au long de l’année, dans leurs sphères de compétences respectives, pour sensibiliser l’opinion à la question de l’égalité des sexes et promouvoir les femmes dirigeantes. Parmi les initiatives importantes prises en matière de sensibilisation, citons la remise annuelle du Trophée du CIO "femme et sport", les Forums "femme et sport" pour l'Afrique et l'Asie ainsi que la conférence mondiale sur la femme et le sport.
4. Des avancées importantes
4.1. Sur le plan national
L’ensemble des ministères, dont le ministère chargé des sports, a participé, dès 2003, à l’élaboration de la charte « Pour l’égalité des hommes et des femmes », la France s’engage afin que cette préoccupation soit intégrée dans les politiques publiques, à tous les niveaux. En 2004, le ministère chargé des sports s’est notamment engagé dans cette direction.
Un groupe de travail national « Femmes et Sports » présidé par Madame Brigitte Deydier, a mené de nombreuses consultations et recherches autour de 2 thèmes :
l’accès des femmes aux fonctions dirigeantes,
la pratique des jeunes filles et femmes dans les quartiers urbains sensibles.
Madame Bachelot, ministre de la santé et des sports et Madame Rama Yade, secrétaire d’Etat aux sports (à l’époque de leur mise en responsabilité) poursuivent l’ensemble de ces démarches en mettant l’accent sur la féminisation du sport que ce soit dans l’accès aux pratiques ou celui des responsabilités.
Cette stratégie très volontariste engagée par le Ministère, s'est articulée autour de 6 axes principaux :
1/ L'observation et l'analyse
2/ L'information, l'accompagnement et le conseil
3/ Le soutien financier et le suivi des actions correspondantes
4/ La valorisation et la promotion des bonnes pratiques
5/ Les formations - les certifications
6/ Le suivi et l'évaluation
4.2. Une réelle prise en compte de la pratique sportives des femmes : la conférence permanente du sport féminin
Madame Laura Flessel, ministre des Sports, et Madame Marlène Schiappa, secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, ont installé, dès septembre 2017, la Conférence permanente du Sport féminin. Prolongement de l’opération des 4 saisons du sport féminin, dont l’un des enjeux était la mise en valeur du sport féminin dans les régions, la ministre et la secrétaire d’État avaient symboliquement décidé d’officialiser l’installation de la Conférence permanente du sport féminin à Valence en préambule d’une grande compétition féminine, le tour cycliste international d’Ardèche. Les deux ministres ont animé la première séance de cette instance, instituée par la loi du 1er mars 2017 sur l’éthique du sport, qui aura pour mission de faire progresser le sport au féminin en France.
Le Président de la République a fixé un objectif ambitieux : faire augmenter de 3 millions le nombre de personnes pratiquant une activité physique et sportive d’ici 2022. Pour l’atteindre, le développement du sport féminin est un axe majeur. C’est la raison pour laquelle la Conférence Permanente du Sport Féminin contribuera à une meilleure connaissance de la place du public féminin dans les pratiques sportives mais aussi à accroître l’accompagnement des acteurs en vue d’une meilleure structuration et de la professionnalisation du sport féminin. Cette conférence permettra également d’engager une réflexion sur la médiatisation du sport féminin, mais aussi d’être attentif sur la place des femmes dans les instances et les structures sportives. Les différents acteurs qui composent cette assemblée rendront un rapport annuel et pourront faire des recommandations à tous ceux qui interviennent dans le champ du sport.
C’est le décret n° 2017-1059 du 10 mai 2017 relatif à la Conférence Permanente du sport féminin qui entérine cette avancée dans l’égalité entre les hommes et les femmes dans le sport :
Extraits :
"La Conférence permanente du sport féminin inscrit à son programme de travail les thèmes d'observation et d'étude relatifs à la place du public féminin dans le sport.
Elle propose toute recommandation visant à contribuer à la structuration du sport professionnel féminin, à une meilleure médiatisation des épreuves sportives féminines et à un égal accès des femmes aux pratiques sportives, à leur gestion, à leur gouvernance et aux fonctions d'encadrement. Elle veille à favoriser les échanges et le partage d'informations entre les acteurs concernés. Elle peut adresser des recommandations à tous les acteurs qui interviennent dans le champ du sport.
Elle présente chaque année au Gouvernement un rapport d'activité qui retrace la contribution de l'instance et celle des différents acteurs du sport. Ce rapport présente notamment un état de l'évolution de la place du public féminin dans le sport afin de contribuer à une meilleure connaissance des pratiques sportives féminines”
4.3. Sur plan européen
La France a assuré, d’avril 2002 à avril 2004, la présidence du réseau européen « Femmes et sports », structure informelle liée à la Conférence sportive européennes et rassemblant des représentants des gouvernements et des mouvements sportifs européens (43 Etats européens actuellement représentés).
Conçue dès l’origine dans le cadre d’une démarche partenariale entre le ministère chargé des sports et le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), cette présidence avait pour objectifs de :
contribuer au développement d’une culture de l’égalité entre les hommes et les femmes conforme aux recommandations du Groupe Européen « Femmes et Sports » et selon les principes de l’approche intégrée de l’égalité entre les hommes et les femmes
développer le réseau européen en renforçant les coopérations avec les pays du sud de l’Europe et le nouveau réseau des pays méditerranéens ;
échanger les savoir-faire et développer les coopérations multilatérales dans le but de promouvoir les projets « Femmes et sport » et d’accroître ainsi la démocratie dans la société ;
encourager les efforts nationaux et internationaux en vue d’améliorer la place des femmes aux postes de responsabilité pour garantir un meilleur équilibre des décisions ;
favoriser la présence de femmes dans toutes les délégations nationales lors des compétitions organisées en Europe et notamment aux Jeux Olympiques. A l’occasion de chaque olympiade, l’ouverture de nouvelles épreuves féminines plus nombreuses que les nouvelles épreuves masculines permet de combler le décalage entre hommes et femmes.
Au fil des années, la participation des femmes aux Jeux Olympiques d’été, toutes nations confondues, s’est accrue, atteignant 42% aux Jeux de Pékin en 2008.
La délégation française comportait 126 femmes et 196 hommes, soit 39 % de femmes.
La délégation française paralympique quant à elle était composée de 39 femmes et 82 hommes, soit 32% de femmes.
Aux Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver la délégation française comportait 39 femmes et 69 hommes, soit 36 % de femmes, et la délégation paralympique était composée de 7 femmes et 18 hommes, soit 28% de femmes.
Des conférences du réseau européen « Femmes et sports » sont organisées tous les 2 ans. Elles sont l’occasion pour les pays membres de mettre en place une culture sportive de l’égalité des chances pour les deux sexes et d’échanger sur la mise en œuvre des recommandations qui servent à atteindre cet objectif. La dernière conférence du réseau européen s’est tenue à Chypre en 2009.
Les programmes d’échanges sportifs, négociés en application d’accords bilatéraux, signés par la France avec une quinzaine d’Etats européens, offrent l’opportunité de confronter des expériences françaises et étrangères par l’inscription de points spécifiques « Femmes et sport ».
Focus :
« He for She » est un mouvement de solidarité pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Il vise à mobiliser les hommes et les garçons pour qu'ils s'engagent activement et pratiquement. Le constat actuel est que les femmes et les filles continuent d'être victimes de discriminations et de violences, partout dans le monde et cela est inacceptable. La lutte contre les stéréotypes et les inégalités n'est pas un enjeu uniquement « féminin » mais pose une question de société qui concerne aussi les hommes et que si l'on veut atteindre l'égalité un jour, les hommes aussi doivent s'exprimer, briser les tabous et les stéréotypes et s'engager. En septembre 2016, Emma Watson lançait officiellement la campagne avec un discours très fort où elle s'interroge sur les préjugés liés au genre et la manière de s'en affranchir. Elle interpelle les hommes et leur demande : "Si je ne le fais pas, qui le fera ? Si je ne le fais pas maintenant, alors quand ?"
Pour concrétiser cette participation des hommes au mouvement HeForShe en faveur de l'égalité, ONU Femmes leur demande de signer l'engagement suivant :
"L'égalité des sexes n'est pas une problématique exclusivement féminine, c'est une question humaine nécessitant ma participation. Je m'engage à agir pour mettre fin à toutes les formes de discrimination auxquelles les femmes et les filles sont confrontées."
La question de la féminisation de la pratique sportive est un sujet en plein essor depuis une dizaine d’années. Il poursuit son développement, tant au niveau de la pratique qu’au niveau de sa promotion. Le sport est historiquement une activité créée par des hommes, pour des hommes. Ce n’est qu’à partir des années 1960 que le sport féminin prend de l’ampleur. Aujourd’hui, les femmes font pleinement parti du paysage sportif. Elles prennent largement part à la pratique, investissent les postes à responsabilités… Si elle s’améliore, la situation reste cependant encore insuffisante.
Alors, comment développer le sport féminin ? Tous les moyens sont bons, à commencer par une plus grande représentation du sport féminin dans les médias. En effet, la médiatisation semble la porte d’entrée et les choses évoluent : la part du sport féminin dans les médias est passée de 7% à 15% de la totalité des programmes sportifs. Cette évolution a notamment été marquée par les récents succès de la diffusion de al finale du Top 8 sur France 4 ou encore des très bonnes audiences réalisées par W9 lors de la diffusion de la Coupe du monde de football féminin avec un record historique pour le quart de finale France-Allemagne en 2015.
Les choses bougent, mais très légèrement et trop lentement appelant au passage que « les stades de football restent des lieux très masculins, des lieux de possession et de pouvoir » jalousement gardés. lles jeunes filles, bien que nombreuses à pratiquer du sport jusqu’au collège, abandonnent la pratique sportive une fois plus âgées. Il faut insister sur l’importance de l’éducation et de la mise en place d’une pratique mixte dès le plus jeune âge, « pour rassembler les pratiquants et les publiques ». seule une combinaison « d’outils et de leviers d’actions » permettra la mise en place « d’un cercle vertueux » et donc au sport féminin de se développer.
Enfin, l’accès des femmes aux postes à responsabilités semble essentiel ; ce dernier regrette qu’une seule femme soit à la tête d’une fédération olympique en France même s’il rappelle les efforts positifs d’acteurs influents comme la Française des Jeux.
Le sport au féminin n’est pas plus vertueux que le sport au masculin. En revanche, il est tout autant porteur de valeurs sociales et économiques que le sport au masculin mais il est à ce jour insuffisamment exploité. Prendre conscience et investir sur « l’exploitation » de ces valeurs doit permettre aux acteurs sportifs, médiatiques et économiques de bénéficier d’une palette plus large ou d’un segment supplémentaire en matière de communication. L’accueil de la coupe féminine de la FIFA par la France en 2019 saura probablement donner la voix à une génération très « mixed oriented » pour une représentation plus forte et équitable du sport féminin en France.
5. Le pôle ressource national (PRN) « sport, éducation, mixités, citoyenneté »
Une des missions du pôle ressource national (PRN) « Sport, éducation, mixités, citoyenneté » (installé sur le site d’Aix-en-Provence du CREPS Provence Alpes Côte d’Azur) est de développer un plan d’action d’accompagnement de la politique volontariste du ministère de la santé et des sports dans ce domaine.
Il constitue un lieu d’expertise, de conseil, de mutualisation des actions les plus pertinentes, en direction des établissements et des services déconcentrés du ministère chargé des sports, mais aussi des fédérations et associations sportives, des collectivités locales et de toutes les structures investies sur ces thématiques.
Une chargée de mission nationale « sport, famille et pratiques féminines » a été nommée au sein de la direction des sports et demeure l’interlocutrice des services déconcentrés.
Des coordonnateurs (trices) régionales sont chargés d’animer un équipe de projets régionaux au sein desquels la thématique « femmes et sport » prend toute sa place.
Dans le cadre des conventions d’objectifs passées annuellement entre le ministère chargé des sports et les fédérations sportives, les fédérations bénéficient de subventions pour des actions spécifiques « Femmes et sport » telles que des actions d’accompagnement des dirigeantes ou entraîneurs, des actions spécifiques pour permettre l’accès des jeunes filles à la performance, des actions de sensibilisation, des actions promotionnelles.
Dans le cadre du programme national de développement de l’emploi sportif qualifié, 14 fédérations sportives menant des politiques significatives en matière de développement et de promotion du sport féminin ont bénéficié pendant 2 ans d’emplois intégralement financés par l’Etat.
A voir :
Frises « Femmes, sport, éducation et citoyenneté… Toute une histoire » : http://www.semc.sports.gouv.fr/newsletter/pub/outils/frises.pdf
Le répertoire 2012 des dispositifs « femmes et sports » : http://www.semc.sports.gouv.fr/newsletter/pub/ outils/dispo12.pdf
L’annuaire des commissions féminines au sein des fédérations sportives et des groupements sportifs : http://www.semc.sports.gouv.fr/newsletter/pub/ outils/annu12.pdf
Le site du conseil de l’Europe en matière d’égalité Femme/homme : http://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/equality/ default_FR.asp
6. La place du sport féminin dans les politiques sportives locales
Pour développer le sport féminin, il faut chercher à être proactif et induire le changement des comportements des femmes à l’égard du sport ; les ressources en marketing sont mobilisables pour opérer ce changement. Il faut également se poser la question de la pratique des femmes et encore aujourd’hui celle de la pratique en famille. S'adresser aux femmes oblige à prendre en compte un système qui intègre les enfants, le conjoint….
Il faut donc agir avec les acteurs et non contre eux et déconstruire un certain nombre de comportements qui cantonnent la femme aux seconds rôles : c’est la raison pour laquelle un travail de formation des acteurs clés du système ceux qui encadrent et managent est indispensable. Autant que l’offre sportive, les lieux de pratique et la rationalisation de l’espace sont également à prendre en compte.
A lire :
L’étude, « panorama du sport féminin et enjeux stratégiques, 2017 » propose un état des lieux aussi précis que possible de la pratique sportive des femmes et essaie de quantifier son poids économique et démontre en quoi le sport féminin est un secteur porteur pour l’ensemble des acteurs du sport.
https://www.sporsora.com/.../659-panorama-du-sport-feminin-et-enjeux-strategiques-
7. Eléments de réflexion
« Les femmes dans le sport : inégalités et discriminations, Catherine Louveau » 2012
« Les inégalités et les discriminations entre les sexes perdurent à tous les niveaux de la pratique sportive : accès à la pratique et aux diverses disciplines sportives, place dans le sport de haut niveau, accès aux postes de responsabilités, invisibilité ou présence conditionnelle dans les medias.
Concernant l’accès au sport la distance entre les femmes cadres ou travaillant dans le tertiaire et les femmes ouvrières et agricultrices, ayant souvent connu des scolarités courtes, est toujours considérable à l’aube du XXIe siècle. Les trois quarts des femmes ne pratiquant aucune activité physique sont employées ou ouvrières. Quelle que soit la position sociale, les hommes ont toujours plus de probabilité de pratiquer du sport. Ce constat d’une sous-représentation des femmes des milieux populaires perdure parmi les filles adolescentes.
En théorie et réglementairement, les femmes peuvent pratiquer tous les sports. Dans les faits, une quarantaine comptent moins de 20% de femmes ; il y a toujours très peu de femmes dans les sports considérés comme « masculins », tels le rugby, les sports de force, de combat rapproché, les sports à risque et motorisé, etc. Elles y sont minoritaires et surtout encore très malvenues. Le football n’a pas connu cet « engouement » annoncé par les media après 1998, la FFF (fédération française de football) comptant à ce jour moins de 3 % de femmes. Plus généralement, les femmes ne représentent qu’un tiers des licenciés, moins de 40% des sportifs de haut niveau « aidés » et elles sont sous-représentées dans les postes d’encadrement. Des déclarations de principe sur la mixité et au mieux la parité existent de longue date au plan national et international (CIO). Sans effet voyant sur les faits ainsi qu’on peut l’observer en France puisqu’elles représentent moins de 10% des cadres techniques et administratifs.
Un procès de virilisation
Les inégalités et discriminations prennent souvent la forme d’un procès de virilisation qu’il faut bien qualifier d’incessant. Si la femme « active » et musclée est un modèle donné comme positif (comme signe de tonicité, de « forme »...), nombre de sportives performantes demeurent questionnées quant à leur identité de « vraies femmes ». En particulier dans des sports dans lesquels elles sont peu nombreuses et que l’histoire et la culture ont dévolus aux hommes (foot, rugby, boxes, cyclisme, haltérophilie…). C'est justement un « trop de virilité » qui a amené, dans les années soixante, la mise en place de contrôles de féminité pour toutes les sportives concourant au niveau international. Elles devaient prouver être de « vraies femmes ». Toujours mis en œuvre partant d’un « doute visuel » [sic], ces contrôles relèvent d’une pratique discriminatoire n’admettant pas, pour les femmes, les différents morphotypes existant parmi les femmes comme parmi les hommes.
Leur invisibilité dans les média est extrêmement significative : 80 % du temps consacré au sport sur les chaînes hertziennes ne montre que des hommes. Elles sont d’autant moins médiatisées qu’elles font du foot, du rugby, de l’haltérophilie, de la lutte etc. C’est-à-dire des activités jugées « non féminines » et dites « non vendables » (ce que les audiences lors de retransmissions de matches de handball ou de football en 2012 démentent d’ailleurs). Alors que leurs performances et compétences sont avérées, et peut-être même à cause de cela, les sportives sont de plus en plus enjointes aujourd’hui de s’exposer dans le registre de la femme séduisante ; les tenues qu’on leur demande de porter dans les compétitions de haut niveau, voire qu’on leur impose (moulantes, jupettes obligatoires, etc.), les images de nombre d’entre elles, publicitaires ou « sportives » attestent d’une sexualisation exacerbée de leur présentation. Elles ont un « prix » à payer pour la médiatisation de leurs performances.
Pourquoi tant de discriminations ?
Toute l’histoire du sport s’est construite par et pour les hommes. Depuis le XIXe siècle, il a été pensé et organisé pour former les hommes à la masculinité et à la virilité, pour qu’ils deviennent, de « vrais hommes ». Hommes et femmes sont certes différents mais ces différences, entre autres morphologiques, sont pensées et incorporées comme une infériorité naturelle, alors qu’il s’agit d’une construction culturelle, sociale, alimentant des représentations ; c’est sur ces différences naturalisées (le sexe « faible ») que se sont ancrées, socialement et politiquement, les inégalités et les discriminations.
Car sur les faits et les processus à l’œuvre dans la production de ces inégalités, deux niveaux sont engagés. D’un côté, ce qui relève de la culture, du social, de situations conjoncturelles constituant des conditions d’impossibilité, des « obstacles », s’agissant de l’accès des femmes aux pratiques sportives et plus généralement au monde du sport. Ces inégalités relèvent par ailleurs de l’institution, id est des modes d’organisation du sport moderne et contemporain, de choix politiques attestés par des discours, des textes, des lois. Si des conditions sociales, géographiques produisent des inégalités, la place des femmes et des deux sexes dans les pratiques sportives est en même temps tributaire du niveau institutionnel et politique.
Comment en finir avec ces inégalités ?
Il faut inlassablement rendre visibles ces inégalités et discriminations. Depuis plusieurs décennies de revendications et de vigilance, et en dépit des lois, les changements concernant les conditions de vie et activités des femmes sont décevants, elles demeurent assignées à des places, fonctions, métiers, sous-représentées, inégalement traitées. Quand on laisse « faire les choses », par souci égalitaire, les pratiques dominantes ont toutes probabilités de se reconduire, les logiques de distinction et de discrimination tendent alors à se reproduire. Les recommandations de toutes sortes n’ont pas manqué mais elles demeurent très souvent au rang de principes incantatoires. Les démarches volontaristes sont désormais nécessaires ; les lois et textes existants, incitatifs voire anti-discriminations doivent être appliqués sous peine de sanctions. La différenciation et les inégalités entre les sexes n’attendent pas le nombre des années, autre plan d’action nécessaire. Les catégorisations sexuées, « masculinité » et « féminité », ainsi que les rapports sociaux entre les sexes s’incorporent. C’est pourquoi le sport et l’éducation physique doivent constituer des occasions de mise en évidence des inégalités et d’apprentissage de l’égalité. Les enseignants, éducateurs et animateurs doivent bénéficier d’une formation à l’égalité. Inégalités et discriminations ont donc souvent partie liée. L’égalité est une question de traitement, de considération, d’importance, tant au tant au plan des lois que des pratiques et des représentations. L’égalité est donc politique.
Catherine Louveau est sociologue, professeur en Staps à l’université Paris-Sud. La Revue du projet, n° 18, juin 2012
^ Source : enquête menée en 2003 par le ministère chargé des sports, le ministère de la culture et l’INSEE.
^ Près de 34 % en 2006 – source : Ministère chargé des sports.
^ Règle 2, paragraphe 7, Charte olympique, état en vigueur au 07.07.2007.
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Histoire de la femme et du mouvement olympique
Histoire de la femme et du mouvement olympique (vue par des médecins du sport)
La première participation officielle des femmes aux Jeux olympiques date de 1912. Elles représentaient 2 % des athlètes et ne pouvaient participer qu’à deux disciplines. Il faudra attendre 2007, soit le XXIe siècle pour que « la Charte olympique rende obligatoire la présence des femmes dans tout sport ». La parité devrait être atteinte en 2020. Mais l’intégration de la femme dans les institutions du mouvement olympique reste trop modeste.
La lente conquête de l’olympisme par les femmes
Un début difficile
N’ayant pas leur place dans le modèle antique des jeux que Pierre de Coubertin avait voulu recréer, les femmes ont été exclues des premiers Jeux olympiques (JO). Ainsi, les premiers JO d’Athènes, en 1896, se sont ouverts sans les femmes, le baron Pierre de Coubertin s’étant opposé à toute participation féminine. Il n’était pourtant pas spécialement misogyne, mais il épousait les convictions majoritaires de son temps en ce qui concerne la place de la femme dans la société. « Le rôle de la femme reste ce qu’il a toujours été : elle est avant tout la compagne de l’homme, la future mère de famille, et doit être élevée en vue de cet avenir immuable », écrit-il en 1901. Pour lui, les JO constituent « l’exaltation solennelle et périodique de l’athlétisme mâle avec […] l’applaudissement féminin pour récompense » (1912).
Beaucoup de préjugés étaient aussi associés au sport féminin, comme une transformation peu esthétique de la silhouette, car trop musclée, une perte de la féminité, une atteinte à la fertilité… Mais en 1900, quatre ans après la première édition, malgré la réticence de Pierre de Coubertin, les femmes sont néanmoins présentes aux compétitions de golf et de tennis dans le cadre de l’exposition universelle de Paris.
Le combat des femmes
Comme le Comité international olympique (CIO) ouvre trop timidement les jeux à la participation des femmes, elles organisent leurs propres rencontres sportives internationales. Le mouvement sportif féminin se fédère grâce à Alice Milliat, championne d’aviron après la Première Guerre mondiale. En décembre 1917 est créée la Fédération des sociétés féminines sportives de France et Alice Milliat en devient la présidente. Devant le refus du Baron de Coubertin d’inclure des épreuves féminines d’athlétisme au JO d’Anvers en 1920, elle organise en 1921 les premiers jeux mondiaux féminins d’athlétisme à Monte-Carlo. Rapidement, cette même année, est créée la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), dont Alice Milliat en assurera la présidence. La même année, elle organise les “Championnats olympiques féminins” à Paris au stade Pershing situé dans le bois de Vincennes. Cette manifestation est un succès, mais Alice Milliat doit abandonner l’utilisation du qualificatif “olympique”. En 1926, les “Jeux mondiaux féminins” présidés par le prince Gustave-Adolphe de Suède ont un grand succès. Le CIO s’incline et introduit cinq épreuves féminines d’athlétisme aux JO d’Amsterdam en 1928. La participation féminine devenant pérenne aux JO de Prague en 1930, de Londres en 1934, Los Angeles en 1932, puis Berlin en 1936, Alice Milliat prononce la dissolution de la FSFI. Le combat était gagné.
Une participation croissante jusqu’à la parité
Depuis les jeux d’Anvers en 1920, la progression de la participation de la femme s’est accrue régulièrement, puisque les femmes ont représenté 13 % des participants aux JO de Tokyo en 1964, 23 % à Los Angeles en 1984, 44 % à Londres en 2012 (Tab. 1 et 2).
Le CIO a inscrit la parité à l’agenda olympique 2020. La recommandation 11 de celui-ci préconise de « favoriser l’égalité des sexes :
• Le CIO œuvrera avec les fédérations internationales afin de parvenir à une participation féminine de 50 % aux Jeux olympiques et pour stimuler la participation des femmes et leur présence dans le sport en créant davantage d’occasions de participation aux Jeux olympiques.
• Le CIO encouragera l’inclusion d’épreuves par équipes mixtes ».
Un accès aux disciplines qui progressivement a concerné tous les sports
En 1900, lors de la première participation des femmes aux olympiades, seules deux disciplines étaient strictement féminines, le golf et le tennis. Progressivement, la participation des femmes s’est accrue et, depuis 2007, la charte olympique rend obligatoire leur présence dans tout sport ; un engagement renforcé en 2015. En 2012, lors des jeux de Londres, avec l’introduction de la boxe féminine, la participation des femmes a été dans toutes les disciplines. Depuis 1991, tout sport qui souhaite être inclus au programme des JO doit obligatoirement comporter des épreuves féminines.
Les femmes dans les instances dirigeantes et administratives. Peut mieux faire
Si la parité de la participation des femmes aux JO est obtenue, elle est loin d’être effective pour leur place dans les structures administratives du sport.
1981, deux femmes au CIO
L’ouverture du mouvement olympique aux femmes a réellement été initiée par Juan Antonio Samaranch en intégrant en 1981 deux femmes au CIO : Flor Isava-Fonseca (Venezuela) et Pirjo Häggman (Finlande). Le CIO était jusqu’alors exclusivement masculin.
1995, groupe de travail “Femme et sport”
Dès 1995 est créé un groupe de travail spécifique, qui devient en mars 2004 la commission Femme et sport du Comité, organe consultatif, dont le rôle est de conseiller la commission exécutive sur la politique à mener afin d’accroître la participation féminine dans le sport à tous les niveaux.
1996, première Conférence mondiale sur la femme et le sport
La Charte olympique est amendée afin de contenir, pour la première fois de son histoire, une référence explicite à la nécessité d’œuvrer dans ce domaine. « Le rôle du CIO est d’encourager et soutenir la promotion des femmes dans le sport, à tous les niveaux et dans toutes les structures, dans le but de mettre en œuvre le principe de l’égalité entre hommes et femmes » (Charte olympique, état en vigueur au 18.07.1996, Règle 2, paragraphe 7). En 1996, la première Conférence mondiale du CIO sur la femme et le sport a lieu à Lausanne en Suisse. Plusieurs recommandations y sont formulées, notamment « que les FI et les CNO créent des comités spéciaux ou des groupes de travail composés d’au moins 10 % de femmes afin d’élaborer et de mettre en œuvre un plan d’action en vue de promouvoir le rôle des femmes dans le sport ».
1997, première vice-présidence féminine
Anita L. De Frantz est élue vice-présidente du CIO. C’est la première femme à occuper cette fonction.
2000, trophées du CIO “Femme et Sport”
À l’occasion de la deuxième Conférence mondiale du CIO sur la femme et le sport organisée à Paris, en France, la résolution suivante est adoptée : « Le mouvement olympique doit réserver aux femmes, pour fin 2005, au moins 20 % des postes dans toutes ses structures ayant un pouvoir de décision ». Les Trophées du CIO “Femme et Sport” sont décernés pour la première fois. Ils sont destinés à promouvoir et récompenser l’action des femmes dans le sport.
2012, nouvelles recommandations
La cinquième Conférence mondiale du CIO sur la femme et le sport émet les deux recommandations suivantes : « Le CIO devrait réexaminer le nombre minimum de femmes occupant des postes dirigeants qu’il a fixé pour ses composantes, et établir un mécanisme visant à s’assurer que ce quota est respecté » ; « le CIO devrait établir des partenariats plus étroits avec l’Organisation des Nations unies et ses agences, notamment ONU Femmes, et participer aux activités de la Commission des Nations unies sur la condition de la femme afin de développer son propre programme sur la parité hommes/femmes ».
Pour encourager l’égalité des sexes et promouvoir l’autonomisation des femmes par le sport, le CIO signe un protocole d’accord avec l’ONU Femmes.
Nawal El Moutawakel est élue vice-présidente du CIO. C’est aussi la première femme à présider une commission d’évaluation. Claudia Bokel est élue présidente de la commission des athlètes (et membre de la commission exécutive du CIO). Angela Ruggiero est nommée présidente de la commission de coordination des JO de la jeunesse d’hiver de Lillehammer.
2013, 4 femmes à la commission exécutive
Pour la première fois, quatre femmes, soit 26,6 % des membres, siègent à la commission exécutive du CIO.
2018, projet d’analyse sur l’égalité des sexes Le projet d’analyse du CIO sur l’égalité des sexes avec 25 recommandations publiées en mars 2018 est un résultat tangible de l’engagement pris par le CIO (4).
Rattraper l’inégalité médiatique entre les hommes et les femmes
Alors que les regards de millions de téléspectateurs vont se tourner vers les Jeux olympiques et paralympiques de Pyeongchang, le 13 février 2018, l’Unesco a célébré la Journée mondiale de la radio (JMR) sur le thème de la radio et du sport. À cette occasion, la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, interpelle les médias pour une couverture médiatique plus équitable des athlètes féminines. « Aujourd’hui, à peine 4 % de la couverture sportive sont dédiés au sport pratiqué par les femmes. Par ailleurs, seulement 12 % des informations sportives sont présentées par des femmes. »
Un mois plus tard en avril 2018, le CIO s’est engagé dans sa douzième recommandation concernant la représentation équilibrée des deux sexes dans les médias : « Le CIO exigera que son administration établisse des principes et directives pour une représentation juste et égale des deux sexes dans toutes ses formes de communication ».
Des interrogations en ce début du XXIe siècle
Si la lente conquête de l’olympisme par les femmes s’est déroulée tout au long du XXe siècle, sorte de conquête de l’égalité et d’émancipation, ce début du XXIe siècle pose problème, car certains pays refusent la participation des femmes, voire la conditionne à des diktats vestimentaires. En effet, la Charte olympique interdit toute démonstration religieuse, mais les dirigeants du CIO semblent vouloir favoriser la participation des femmes de tous les pays. Le président Jacques Rogge, concernant la polémique du hijab porté par la judokate saoudienne, a fait remarquer : « Cette participation peut être vue comme le signe d’une évolution encourageante. Avec ces athlètes saoudiennes qui rejoignent leurs consœurs du Qatar et de Brunei, à Londres, tous les comités olympiques nationaux auront ainsi envoyé des femmes aux Jeux olympiques ». Cette situation est inconfortable pour le CIO et est dénoncée par les mouvements féministes occidentaux, en particulier la Ligue du droit international des femmes (LDIF) (1).
Le cas du beach-volley permet de mieux comprendre les problèmes et les enjeux. Ce sport véhicule une image des plus sexy, les joueuses devaient porter des bikinis, qui mettaient très en valeur leur corps. C’est la Fédération internationale de volleyball qui obligeait les joueuses à porter un bikini. La largeur maximale du short était limitée à 7 cm. Pour inciter et permettre à de nouveaux pays d’intégrer les JO, tout en se conformant à leurs règles culturelles et religieuses, la Fédération de beach-volley féminin a autorisé les joueuses à porter un short plus long et un tee-shirt.
Pour l’instant, le CIO laisse les différentes fédérations sportives trancher. Plusieurs fédérations ont tranché dans le sens d’une autorisation de jouer voilées, comme la fédération internationale de basket, de football, de judo, de karaté… C’est une nouvelle réglementation qui montre l’évolution de la place du signe religieux dans le sport. Elle ne concerne pas seulement le port du voile pour les musulmanes, mais aussi la kippa pour les juifs ou le turban pour les sikhs. Mais la sécurité reste prioritaire, puisque les joueurs ne doivent cacher aucune partie du visage et l’accessoire ne doit comporter aucun élément de fermeture autour du visage et du cou.
Femmes et sports : un engagement pour « plus de femmes pour plus de sports »
Initié par deux associations féminines, le Conseil national des femmes françaises (CNFF) et Femmes 3000, le collectif Femmes et sport a lancé une grande initiative le 24 janvier 2018, lors de son colloque sous le haut patronage du ministère des sports. La ministre des sports Laura Flessel a fait une intervention en ce sens : augmenter la pratique sportive féminine, lui donner plus d’accessibilité, de visibilité à tous les niveaux pour assurer plus de santé, de partage, de transmissions de valeurs humaines universelles, des valeurs olympiques, ce qui renforce l’action du CIO. Pour notre part, médecins du sport, il va falloir augmenter notre expertise : mettre en avant la spécificité des pathologies féminines sportives pour mieux les dépister et les traiter
Promouvoir la place des femmes dans les secteurs culturels et développer une culture de l’égalité
Dans les secteurs culturels, et alors qu’elles sont majoritaires dans l’enseignement supérieur de la culture, les femmes sont sous-représentées aux postes de direction. Ce déséquilibre se retrouve également dans les programmations culturelles et les consécrations artistiques : en 2020-2021, seulement 30 % des artistes exposés dans les fonds régionaux d’art contemporain étaient des femmes, tandis qu’une seule femme a été primée comme réalisatrice au Festival de Cannes depuis 2010.
La feuille de route du ministère de la Culture
Améliorer la place des femmes dans ces secteurs – qu’il s’agisse de la direction des institutions culturelles, de l’accès à des pratiques culturelles, de l’accès aux moyens de production – et renforcer leur présence dans les programmations, sont donc des enjeux centraux de la politique culturelle du gouvernement.
À cette fin, le ministère de la Culture a présenté à l’occasion du Comité ministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la culture et la communication du 14 janvier 2021 la dernière édition de sa feuille de route pluriannuelle (2020-2022) en faveur de l’égalité.
Cette feuille de route ambitieuse égalité s’inscrit dans le cadre des priorités fixées au plan interministériel en matière d’égalité de genre et identifie 5 axes d’amélioration :
En savoir plus sur l’action du ministère de la Culture
Le ministère de la Culture s’est par ailleurs doté d’outils structurants en matière de développement d’une politique d’égalité femmes-hommes. Ainsi le Comité ministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la culture et la communication se réunit chaque année. En outre, le ministère de la culture a obtenu en 2017 les deux labels Égalité professionnelle et Diversité.
Enfin, l’Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication publie, depuis 2013, un rapport annuel sur les chiffres-clés de l’égalité dans la culture.
Les actions du ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances
Chaque année, le ministère en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances s’engage dans différents partenariats et apporte son concours financier à des projets d’envergure nationale. Les actions menées visent les objectifs suivants :
À ce titre, le ministère apporte notamment son concours aux initiatives suivantes :
Au niveau local, le réseau déconcentré du Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes soutient financièrement des projets culturels portés par des associations et participe à des actions partenariales sur les territoires, notamment avec des Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) et des lieux culturels.
La Charte d’engagement pour l’égalité femmes-hommes dans les industries culturelles et créatives
Lors du Forum Génération égalité, organisé à Paris en juin 2021, le ministère en charge de l’Égalité s’est associé au ministère de la Culture et au secrétariat général du Forum pour créer une charte d’engagement des industries culturelles et créatives (ICC) en faveur de l’égalité.
S’adressant à la fois aux gouvernements, aux associations ou aux entreprises, cette charte couvre cinq principaux objectifs :
76 institutions et entreprises des secteurs du cinéma, de la musique, de l’audiovisuel, de la publicité, du jeu vidéo et de l’édition, issues de 23 pays, ont à ce jour adhéré à cette charte et se sont engagées à mener des actions concrètes en faveur de l’égalité.
Lutter contre les inégalités de représentation dans les médias
Dans le champ des médias, la question de la représentation des femmes est centrale : en 2019, la part des femmes intervenant à la télévision de 18 h à 20 h était en moyenne de 40 % avec un temps de parole de seulement 35 %. Au-delà de la parité de représentation et de temps de parole, les médias peuvent être vecteurs de stéréotypes et images dégradantes, notamment à la télévision ou dans les publicités, mais aussi sur internet.
Le rôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA)
Face à ce constat, la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a renforcé les pouvoirs du CSA et a permis de créer les conditions pour des avancées décisives sur la représentation et l’image des femmes à l’antenne :
La loi du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et la citoyenneté vient conforter le rôle du CSA en lui confiant une nouvelle mission de contrôle des messages publicitaires de la communication audiovisuelle portant sur l’image des femmes.
Par ailleurs, le CSA produit depuis 2016 un rapport annuel relatif à la représentation des femmes dans les programmes de télévision et de radio, à partir des données fournies par les médias.
Enfin, la loi du 24 juin 2020 visant à lutter contre les contenus haineux sur internet a permis la création d’un Observatoire de la haine en ligne. Placé auprès du CSA, celui-ci est chargé du suivi et de l’analyse de l’évolution des contenus haineux sur les réseaux sociaux, de prévention auprès des jeunes des images choquantes, dégradantes ou/et pornographiques, de promotion de l’image des femmes et de celles-ci dans les métiers de la culture et des médias.
Rapport Calvez sur la place des femmes dans les médias en période de crise
Le ministère de la Culture et le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances ont reçu, le 9 septembre 2020, le rapport de la députée Céline Calvez sur la place des femmes dans les médias en période de crise.
Le travail mené par Céline Calvez dans le cadre de la mission confiée par le Premier ministre permet de dresser un état des lieux de la représentation des femmes dans les médias audiovisuels et la presse écrite. Le rôle majeur joué par ces médias auprès des Françaises et des Français au plus fort de la crise sanitaire a mis en évidence la trop faible visibilité qu’ils accordaient aux femmes. Analysant les causes de ces déséquilibres, le rapport de Céline Calvez formule 26 préconisations visant à renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes dans les médias.
En savoir plus sur le rapport Calvez
Six mois après la remise du rapport, sur les 26 préconisations formulées afin de renforcer durablement la visibilité des femmes dans les médias, 24 ont été retenues par les ministres et constituent leur plan d’action pour le renforcement de la place des femmes dans les médias.
Parmi les recommandations concernant les pouvoirs publics, trois d’entre elles ont déjà été mises en œuvre et sept sont en cours de déploiement.
Lutter contre les harcèlements et les violences sexistes et sexuelles dans la culture et les médias
Suite à l’affaire Weinstein et au lancement du mouvement #MeToo, le ministère de la Culture a affirmé son engagement en faveur de la lutte contre le harcèlement et pour une réelle égalité entre les femmes et les hommes.
La feuille de route 2020-2022 du ministère de la Culture comprend des mesures pour renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans l’ensemble des secteurs de la culture et dans les établissements de l’enseignement supérieur culturel :
La Charte Pour les femmes dans les médias, contre le harcèlement et les agissements sexistes dans les médias
Le 13 mars 2019, à l’initiative de l’association Pour les femmes dans les médias (PFDM), la Charte éponyme, visant à lutter contre le harcèlement sexuel et des agissements sexistes dans les médias a été signée, en présence du ministre de la Culture, par 18 représentantes et représentants de grandes entreprises de médias (radios, télévisions, maisons de production et agences audiovisuelles). En janvier 2020, 59 nouvelles entreprises ont signé la charte PFDM.
Cellules d’écoute et de signalement
Le ministère a créé dès janvier 2017 une cellule d’écoute et de traitement des discriminations se déroulant au travail, étendue depuis 2018 aux cas de violences sexistes et sexuelles. Ce numéro est accessible à tous les agents du ministère, des établissements publics, des écoles d’enseignement supérieur (personnel et élèves).
Par ailleurs, en partenariat avec la Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma, cinq organisations syndicales, le CNC, le CNM et Audiens, une cellule d’écoute à destination des victimes ou des témoins de viol, de harcèlement sexuel, de violences sexistes et sexuelles en milieu professionnel a été mise en place en 2020 dans le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel ou du cinéma.
Elle est joignable au 01 87 20 30 90.
RECHERCHES:
https://www.unige.ch/etudes-genre/files/3214/0316/9697/Marie-Claire_Mollard_Memoire.pdf
https://csf.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/Etude-Femmes-et-sport.pdf
Les filles et les garçons face au sport a l’école
Lucie Escaffre
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01885658/document
https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2020-05/2019_4mars_cr_seminaire_sport_vdef_et_femmes_15.03_2.pdf