Visionnement en classe et relevé des éléments les plus saisissants et utiles pour la dissertation. (malgrim.com)
INVICTUS : L'ÉPOPÉE DES SPRINGBOKS - LE FLASHBACK #7 - L'HISTOIRE D'UNE NATION QUI SE RETROUVE ABONNE-TOI pour que la FRANCE gagne aussi SA COUPE DU MONDE 2023 : https://bit.ly/FrenchFlairRugby « Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d’unir les gens d’une manière quasi-unique. Le sport peut créer de l’espoir là où il n’y avait que du désespoir. Il est plus puissant que les gouvernements pour briser les barrières raciales. Le sport se joue de tous les types de discrimination. » Nelson Mandela Bienvenue à tous dans le flashback, l’émission qui vous raconte les moments les plus mythiques de l’histoire du rugby. Parfois, le sport dépasse le simple cadre du jeu. Parfois, le sport devient un enjeu social, un enjeu politique. Dans un pays déchiré par 40 années d’apartheid, le rugby a servi de lien entre deux communautés encore méfiantes et hostiles. Unir son peuple par la passion du sport et l’ivresse de la victoire, voilà l’objectif du président Mandela et du capitaine François Pienaar avant la coupe du monde de rugby 95.. ou quand la politique et le sport se confondent pour servir le rêve de la nation arc-en-ciel. Aujourd’hui, on vous raconte la fantastique, mais controversée épopée des Springboks, lors de la coupe du monde 1995. Un mois de compétition où le poids de l’histoire a pesé bien lourd sur les épaules d’une poignée de rugbymen. Alors enfilez votre maillot vert et or, on prend notre fameuse machine à remonter le temps, direction l’Ellis Park Stadium de Johannesburg en ce 24 juin 1995. Vous êtes prêts ? Let’s go ! Écriture et narration : Eliot Poudensan Montage : Naël Andrades Conseillers éditoriaux : Ben Deschamps et Adrien Viguier Rédacteur en chef : Hossein Adibi Le French Flair est une chaîne imaginée par vroom originals. Suivez-nous sur nos différentes réseaux : - L'actu RUGBY sur Instagram : https://www.instagram.com/lefrenchfla... #FLASHBACK #INVICTUS #SPRINGBOKS
Invictus : Comment Mandela mit le rugby au service de la réconciliation nationale
Le film de Clint Eastwood s'attache à montrer comment Nelson Mandela mit, à la faveur de la Coupe du Monde de Rugby, le sport au service de la réconciliation d'un pays meurtri par quarante années d'apartheid.
Bon ? Toujours. Brute ? Parfois. Truand ? Jamais. Et ce n’est pas Invictus qui montrera le contraire… Adaptation cinématographique d’un roman de John Carlin (Playing the Enemy : Nelson Mandela and the Game that Made a Nation, 2008), le dernier long métrage de Clint Eastwood montre comment le rugby, "sport de voyous pratiqués par des gentlemen" comme on le sait, fut mis par Nelson Mandela, à partir de son élection à la présidence de la République (1994) au service d’une cause supérieure : la réconciliation de la nation sud-africaine, alors même que son parti (ANC) et l’ensemble de la population noire entendent se venger des années d’oppression blanche en démolissant cet emblème de l’Apartheid.
L’ambition est démesurée, la stratégie risquée mais le résultat inespéré. Après une année de préparation à la coupe du monde, difficile à supporter pour l’équipe nationale qui, hors de forme et privée de la compétition à haut niveau en raison du boycott international infligé à l’Afrique du Sud lors des années d’Apartheid, le capitaine François Pienaar réussit le tour de force de remporter la victoire contre les terribles All Blacks menés par Jonah Lomu, tout comme de gagner le cœur des Sud-Africains, blancs et noirs confondus. Avec la confrontation entre les équipes pongistes américaine et chinoise en 1972, l’épopée victorieuse des Springboks constitue un des rares exemples positifs d’instrumentalisation du sport comme arme politique au service de la réconciliation entre les peuples.
Dans un style très (trop ?) classique, Clint Eastwood signe une œuvre efficace, ponctuée par une série d’images fortes à même d’incarner les progrès de la lutte menée par Mandela contre la ségrégation raciale. Ouvert sur une scène opposant un terrain vague sur lequel évoluent de jeunes footballeurs noirs enthousiasmés par la libération de Mandela en 1991 à un centre d’entraînement utilisé par de jeunes rugbymen blancs écoeurés par la fin de l’Apartheid, le film s’achève sur une image émouvante réunissant, autour d’un poste de radio, un jeune noir et deux Afrikaners célébrant ensemble la victoire de l’équipe nationale en 1995. Le film profite beaucoup d'un Morgan Freeman inspiré, qui brille là où tant d’autres n’ont fait que réussir (D. Glover dans Mandela, 1987, S. Poitier dans Mandela et De Klerk, 1997 ou bien encore D. Haysbert dans Goodbye Bafana, 2007). Il ne fait cependant que reprendre la vision hollywoodienne de Mandela, dont les aspects caricaturaux ont récemment été mis en évidence par des fictions sud-africaines plus respectueuses de la réalité locale (J. Xenopoulos, Promisedland, 2002 et R. Suleman, Lettre d’amour zoulou, 2004). Ignorant la culture des Afrikaners comme celle des différentes ethnies noires, Invictus s’approprie une histoire nationale spécifique pour composer un hymne universel à la fraternité.
A trop vouloir célébrer, il prend le risque de brutaliser la petite comme la grande histoire. Contre l’ambiguïté morale et la complexité des personnages qui faisaient la richesse de ses films précédents, C. Eastwood livre une œuvre manichéenne centrée sur deux personnages entièrement bons, Nelson Mandela et François Pienaar, qui acceptent de sacrifier leurs intérêts personnels pour servir la cause nationale. A la pauvreté psychologique des personnages répond la désinvolture celle avec laquelle le réalisateur choisit de traiter la coupe du monde de 1995. Les amateurs regretteront l’absence de plans-séquence suffisamment longs pour distinguer les différentes phases de jeu et apprécier la stratégie globale des équipes ; ils déploreront également l’amnésie d'Eastwood lorsqu’il s’agit d’évoquer le parcours pour le moins chaotique de l’équipe sud-africaine (arbitrage très défavorable aux Français en demi-finale, suspecte intoxication des Alls Black le jour de la finale). Clint Eastwood n'entend garder que le symbole de la victoire sud-africaine et refuse de le salir en le mêlant aux basses œuvres de l’histoire. Dans la même perspective, les lourdes difficultés rencontrées par l’Afrique du Sud dans la première moitié des années 1990 sont mises de côté, le scénario se contentant de rapides allusions au racisme imprégnant la société Afrikaner, aux profondes inégalités minant l’ensemble de la nation sud-africaine et à l’explosion de la criminalité.
Invictus s’attache surtout à poursuivre la réflexion sur la fabrique du héros contemporain qui semble obséder Eastwood film après film. Poursuivant un projet entrepris dans les années 1990, le film retranscrit ainsi dans une perspective presque hagiographique, la geste de N. Mandela. Sympathique, attentionné, généreux, endurant, intelligent, lucide, décisif, il est doué de toutes les vertus humaines. Sans rien ôter au charisme et aux réussites politiques indéniables de Mandela, on regrettera que son portrait soit si caricatural. Par les fictions bien-pensantes de la deuxième partie de sa carrière, Clint Eastwood chercherait-il à effacer les rôles qui dans sa jeunesse l'ont fait connaître du public et détester d'une bonne partie de la gauche ? Dans cette hypothèse, le Mandela d’Invictus pourrait répondre à l’inspecteur Harry, icône républicaine des années 1970, qui n’hésitait pas à flinguer les truands afro-américains après les avoir traités de "sales négros". De la même manière qu'au mythique Blondin du western spaghetti, s'est opposé le chasseur de prime sur le retour d’Impitoyable ; qu'au jeune et patriote pilote de chasse de Firefox, l’arme absolue, se sont substitués les vieux cosmonautes de Spacecowboys ; qu'à la ganache du Maître de guerre, ont répondu les jeunes Marines de Mémoires de nos pères…
Par Francis Larran
Dans Invictus (2009), le réalisateur Clint Eastwood choisit de se concentrer sur une histoire méconnue : la décision de Nelson Mandela de réconcilier son peuple autour du rugby. Alors que le pays devait accueillir la Coupe du Monde de 1995, Mandela s’allia au capitaine de l’équipe nationale (les Springboks), François Pienaar, pour mener le pays tout entier vers une victoire aussi sportive que politique. Outre l'indéniable intérêt historique du film, qui viendra parfaitement s'inscrire en clôture d'une séquence sur l'apartheid, on réfléchira à profit à ce qui fait les « grands hommes » : leur courage ? leur sens du sacrifice ? leur aptitude à fédérer les foules ? Le présent dossier s’adresse aux professeur·e·s d’Anglais du Collège et du Lycée, et met à leur disposition quatre activités pédagogiques construites autour du contexte historique et géographique du film, de la personnalité de Nelson Mandela, du rôle du sport dans la politique et de l’héritage laissé par Mandela.